Pour marquer le centenaire de la mort du physicien valaisan Walther Ritz

« (...) begnüge ich mich damit, Dir eine Äusserung zu erzählen die hier Kriloff (ausgezeichneter Aproximationsmathematiker – Leiter der Schiffsbau-Abtheilung in der Kriegsmarine) über Deine Crelle Journal – Arbeit gemacht hat in Gesellschaft einiger hiesiger Mathematiker (...). Er sagte : Das ist seit Gauss die erste mathematische Arbeit in Deutschland mit der sich wirklich etwas machen lässt. Alle anderen die ihm ja nur so herumreden. » (Lettre de Paul Ehrenfest à Walther Ritz)

« Sur les questions les plus importantes de la Physique moderne, Ritz avait des vues à la fois hardies et profondes : ce volume [les oeuvres complètes, publiées par la SSP] montrera que, sur bien des points, ses travaux ouvrent des voies nouvelles à l’activité des mathématiciens et des physiciens, et réclament des continuateurs. » (Aimé Cotton (professeur à la Sorbonne), « Une théorie du phénomène Zeeman : La théorie de Ritz », Revue générale des sciences pures et appliquées, t. 22, 1911, p. 597-602)

 

Walther Ritz est né à Sion le 22 février 1878 et mort à Göttingen le 7 juillet 1909, après dix années de lutte contre la tuberculose. Il obtient sa maturité en 1897 au Collège de Sion, puis il étudie au Polytechnicum de Zürich. Il gagne ensuite Göttingen où il soutient sa thèse en 1903, sous la direction du physicien bien connu Woldemar Voigt. Ce travail porte déjà sur un domaine qui le rendra célèbre: «Theorie der Serienspektren». A partir de ce moment, il pérégrine à travers l’Europe, que ce soit pour des raisons scientifiques ou pour soigner sa santé, dont la déficience est un frein considérable à son activité scientifique : Göttingen, Leyden, Tübingen, Hannovre, Bonn, Zürich, Paris, Nice, les sanatoriums Waldkirch, St Blasien, etc. En 1909, à quelques mois de sa mort et avec une santé délabrée, Walther Ritz a le courage de soutenir sa thèse d’habilitation devant un jury prestigieux: Hilbert, Minkowski, Voigt, Runge.

L’oeuvre de Walther Ritz s’est développée selon trois axes principaux: spectroscopie (principe des combinaisons, modèles magnétiques pour le calcul de la position des raies), étude critique des principes de l’électrodynamique (un énorme et profond mémoire qui compte une centaine de pages, paru peu avant sa mort sous le titre «Recherches critiques sur l’électrodynamique générale»), méthodes mathématiques de la physique (une méthode appelée parfois de «Rayleigh-Ritz» ou de «Ritz-Galerkin», mais qui est indiscutablement de lui; il lui a valu de profonds éloges, par exemple de la part de Richard Courant). Dans chacun de ces champs, le physicien valaisan a laissé des traces profondes.

La Société valaisanne de physique a organisé au Collège des Creusets de Sion du 17 au 19 septembre 2009 un colloque en la mémoire de Walther Ritz. A cette occasion, son oeuvre et sa postérité ont a été analysées en détail:

  • Gerhard Wanner et Martin Gander, de l’Université de Genève, ont traité de la méthode de Ritz pour la résolution d’équations différentielles aux dérivées partielles
  • Jan Lacki, de l’Université de Genève, a présenté le contexte historique dans lequel se situent les travaux de Ritz en physique
  • Yves Biollay, de l’EPFL, a parlé du traitement par Ritz des problèmes de la plaque vibrante
  • Klaus Hentschel, de l’Université de Stuttgart, s’est penché sur l’oeuvre de Ritz en spectroscopie
  • Nicolas Produit, de l’Observatoire de Sauverny de l’Université de Genève, a examiné les travaux de Ritz dans le domaine de la physique expérimentale, en particulier sa méthode pour obtenir une photo de la partie infrarouge du spectre
  • Olivier Darrigol, du CNRS, a présenté l’étude critique de Ritz en maitère d’électrodynamique, en particulier son différend avec Einstein à propos de la théorie de l’émission.

Le colloque s’est terminé par une manifestation solennelle, comprenant l’inauguration d’une oeuvre d’art placée au Lycée-Collège des Creusets en la mémoire de Walther Ritz, manifestation rehaussée par la présence de son Excellence M. le Cardinal Henri Schwéry, de M. le Conseiller d’Etat Jacques Melly, de M. Marcel Maurer, pésident de la ville de Sion, de plusieurs recteurs ou anciens recteurs des collèges de la ville. L’ouverture de la manifestation s’était faite en la présence de M. Christophe P. Rossel, président de la Société suisse de physique et de M. le Conseiller d’Etat Claude Roch.

Les actes du Colloque, avec une biographie étendue de Walther Ritz, seront publiés dans le courant de 2010.

Les publications de Walther Ritz ont été réunies dans Gesammelte Werke. Walther Ritz. OEuvres, publiées par la Société suisse de Physique (Paris, Gauthier-Villars, 1911).
De plus amples informations peuvent se trouver sous http://de.wikipedia.org/wiki/Walter_Ritz ou http://www.waltherritz.ch/programme

Jean-Claude Pont

 

Auschnitte aus Max Born: "Mein Leben", Nymphenburger Verlagshandlung, 1975, p.144

"… Nelson (Philosoph an der Universität Göttingen) erzählte mir die Geschichte von Walter Ritz, einem jungen Schweizer Mathematiker und Physiker, den man gerade zur Habilitation zugelassen hatte, der aber schrecklich krank war. Er litt an einer Lungentuberkulose, die vernachlässigt worden war, da er nicht die Mittel hatte, um in ein Sanatorium der Alpen zu gehen. Nelson war von dem Genie dieses Mannes tief beeindruckt, und machte sich Sorgen um sein Schicksal. Er drängte mich, ihn zu besuchen, und ich tat dies. Ich fand Ritz in einem kleinen, einfachen Zimmer in einem alten Haus. Sein Gesicht war das eines Märtyrers, mager und blass. Hustend sass er an seinem Schreibtisch und arbeitete rastlos an seiner grossen Abhandlung über die Schwingungen der rechtwinkligen elastischen Platte, eine Abhandlung, die die Näherungsmethode, die heute auf dem Festland als Ritzsche Methode bekannt ist, beinhaltet. …. Ritz zählte zu den ersten, die eine theoretische Ableitung der Gesetze der Spektren versuchten, und er entdeckte das ‚Kombinationsprinzip’ der Spektrallinien, das zu einem der Fundamente der Quantentheorie wurde. … Ich teilte natürlich Nelsons Anteilnahme bezüglich Ritz’ Lage, und wir kamen zu dem Schluss, dass etwas getan werden musste. Nelson schlug vor, eine Summe Geld zu sammeln, die es Ritz erlauben würde, zu einer Kur nach Arosa zu fahren. … Dann traten wir an Professor Voigt heran und baten ihn, Ritz das Geld zu übergeben und ihm zu sagen, es handle sich um den Preis eines anonymen Spenders für seine wissenschaftliche Leistung. Doch diese Hilfe kam zu spät, Ritz starb 1909 im Alter von 31 Jahren..."

 

[Publié: Novembre 2009]